Une semaine décisive pour le gouvernement Barnier
- Éditions Respublica
- 15 janv.
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Ces 10 dernières années ont vu le mouvement de dédiabolisation de l’extrême droite s’intensifier.
Aujourd’hui, ce parti constitue l’une des forces politiques majeures.
Ainsi, notre Président Emmanuel Macron, en réaction au mécontentement des Français(es), combiné à l’absence de majorité solide, a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale. Cela ne fut en aucun cas un bouleversement important au sein du Parlement. En effet, la gauche et l’extrême droite l’emportèrent. Paradoxalement, c’est Michel Barnier - membre du parti Les Républicains - qu’il nomma comme 1er ministre alors que son parti était arrivé en 4ème position aux élections législatives.
En conséquence, il apparaît evident, du fait de l’absence réelle de concessions, que cet éphémère gouvernement est d’autant plus instable.
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En place depuis la rentrée 2024, le gouvernement Barnier se trouve aujourd’hui confronté à sa première grande difficulté. En effet, le projet de loi de financement de la sécurité sociale, voté chaque année par le Parlement depuis 1996 fait aujourd’hui l’objet d'âpres débats sur le contenu de ce dernier.
Les élections législatives de juillet passées qui ont fait suite à la dissolution de l’Assemblée Nationale prononcée par Emmanuel Macron au soir des élections européennes, ont entraîné une instabilité forte au sein du palais Bourbon qui cristallise aujourd’hui les tensions sur le vote de ce texte décisif.
La version finale de ce dernier qui fut dressée par la commission mixte paritaire le 27 novembre dernier sera présentée ce lundi dans l’hémicycle. Le PLFSS vise à établir des mesures de maîtrise des dépenses sociales et de la santé pour l’année à venir.
Le gouvernement en place qui ne possède aucune majorité au sein de l’Assemblée dispose aujourd'hui d'une marge de manœuvre très faible. Le Nouveau Front Populaire ( PS, LFI, Les Verts, PCF ) a déjà annoncé depuis un certain temps qu’il s’opposerait à cette loi et qu’il serait sans doute à l’origine d’une motion de censure, avec cette idée qui n’a pas disparue depuis juillet, d’établir Lucie Castets à Matignon.
La balle est désormais dans le camp du RN qui rappelait ce week-end par l’intermédiaire de Jean-Philippe Tanguy les lignes rouges à ne pas franchir. Parmi ces dernières l’on retrouve, la désindexation partielle des retraites sur l'inflation, le déremboursement de certains médicaments ou encore la baisse des allègements des cotisations patronales.
Michel Barnier qui apparaît plus isolé que jamais au jour de la présentation du texte, n’a sans doute plus d’autres choix que d’engager la responsabilité de son gouvernement par l’utilisation de l’article 49.3.
Le sort de ce texte mais surtout du gouvernement formé il y a moins de 3 mois résidera entre les mains des 125 élus du Rassemblement National qui n’auront qu’à voter favorablement la motion de censure portée par le NFP pour entraîner la chute de Michel Barnier et ses alliés.
Le risque d’une nouvelle crise politique à la veille des fêtes de fin d’année et au milieu d’un potentiel mouvement syndical apparaît de plus en plus probable.
Axel Lechartier
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