Le vagabond
- Éditions Respublica
- 30 janv. 2022
- 1 min de lecture
Dernière mise à jour : 15 mars 2022

Je passais seul sur le chemin
Tête, perdue, dans les étoiles,
Dans mes poches jouaient mes mains.
Mes yeux peignaient sur une toile
Les douceurs et voluptés sans fin ;
Mille délices d'un corps féminin.
Ce soir nous irons dans le salon vert
Sur le beau sofa bleu,
Dont chaque recoin guette
Les doux baisers d'amoureux.
Riait, debout, près du carrousel,
Un ange d'Orient, sans aile.
Cette apparition resta en moi
Comme le symbole de mon premier émoi
Amoureux. J'aimais cette jeunesse
Qui, ensuite, devint ma muse, déesse.
Tes yeux se fermeront pour ne voir au dehors
Les pauvres silhouettes des arbres morts
Se massant pour observer encore
Une pluie de baisers tomber sur ton corps.
Je posais les couleurs de l'automne
Sur ses longs cheveux et boucles fines,
Qui tombaient sur son manteau d'alépine.
Son sourire apportait en ces jours mornes
Les lumières chaudes d'un bonheur,
Celui d'aimer un corps en fleur.
Une morsure viendra sur ta belle et tendre joue,
Tu penseras que vînt une bête égarée,
Mais ce n'est que le premier des baisers
Et une chaleur te caresse des pieds au cou.
Je passais seul sur le chemin
Et ratai d'un mot mon destin,
Ce regret sera mon épitaphe.
Ce souvenir où j'ose prendre sa main,
Lui parler de tout et de rien,
Je l'emporterai jusqu'en mon cénotaphe.
Manoah Varsay
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