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Le vagabond

Dernière mise à jour : 15 mars 2022



Je passais seul sur le chemin

Tête, perdue, dans les étoiles,

Dans mes poches jouaient mes mains.

Mes yeux peignaient sur une toile

Les douceurs et voluptés sans fin ;

Mille délices d'un corps féminin.

Ce soir nous irons dans le salon vert

Sur le beau sofa bleu,

Dont chaque recoin guette

Les doux baisers d'amoureux.

Riait, debout, près du carrousel,

Un ange d'Orient, sans aile.

Cette apparition resta en moi

Comme le symbole de mon premier émoi

Amoureux. J'aimais cette jeunesse

Qui, ensuite, devint ma muse, déesse.

Tes yeux se fermeront pour ne voir au dehors

Les pauvres silhouettes des arbres morts

Se massant pour observer encore

Une pluie de baisers tomber sur ton corps.

Je posais les couleurs de l'automne

Sur ses longs cheveux et boucles fines,

Qui tombaient sur son manteau d'alépine.

Son sourire apportait en ces jours mornes

Les lumières chaudes d'un bonheur,

Celui d'aimer un corps en fleur.

Une morsure viendra sur ta belle et tendre joue,

Tu penseras que vînt une bête égarée,

Mais ce n'est que le premier des baisers

Et une chaleur te caresse des pieds au cou.

Je passais seul sur le chemin

Et ratai d'un mot mon destin,

Ce regret sera mon épitaphe.

Ce souvenir où j'ose prendre sa main,

Lui parler de tout et de rien,

Je l'emporterai jusqu'en mon cénotaphe.




Manoah Varsay

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